ans toutes les études et descriptions de la basilique d’Avioth, il y a une chose dont personne ne parle et n’y fait même allusion. Ceci paraît pourtant important pour l’histoire. |
Il s’agit de la bande noire qui court tout autour de la basilique et à la base des piliers. Disparue par endroits, sans doute à la suite de travaux de réfection, elle est très nettement visible ailleurs.
Elle atteint par endroits de 40 à 90 cm, 45 sous le banc du déambulatoire. On en trouve des traces sur les piliers du sanctuaire, derrière l’autel et au pied de la Vierge. Elle est disparue sur les murs et les piliers du déambulatoire, sans doute à la suite des travaux faits pour l’installation des Bernardines, très nette sur les deux premiers piliers de la nef qui ne semblent pas avoir subi de modification.
De quoi s’agit-il donc ?
Tout simplement de la litre : une bande noire tendue autour de l’église et sur laquelle on fixait les armoiries d’un prince ou d’un seigneur, lors de ses funérailles.
Le droit de litre date du XIIIème siècle : il était la propriété des seigneurs hauts justiciers et des seigneurs patrons fondateurs. « Souvent cachée sous le badigeon, ou grattées et repeintes, les litres funéraires ont laissé de nombreuses traces dans les églises rurales ». |
Un souvenir en subsistait, jusque dans ces dernières années, dans la coutume de tendre, dans le choeur de l’église, des tentures noires pour les enterrements des personnes riches ou méritantes. |
Les pompes funèbres tendaient aussi des tentures noires devant la porte de la maison mortuaire : ils y accrochaient un écusson portant les initiales du défunt.
On trouve encore quelques églises avec la litre.
En général, elle se trouvait à mi-hauteur, comme à Dun-Haut, il y a encore quelques années.
Pourquoi celle d’Avioth a-t-elle été peinte au ras du sol ?
Abbé R. Sommesous