e mobilier de pierre du chœur de la Basilique d’Avioth est dans un état de conservation exceptionnel. Depuis les XIV° et XV° siècle, il n’a pas, semble-t-il, subi de dégradation. Si l’autel majeur a si bien résisté au temps, aux invasions et à la révolution, c’est sans doute grâce aux boiseries qui l’ont protégé pendant près de quatre siècles.
Extrait du livre de l’abbé Jacquemain (1875).
Lorsque M. Ottman a fait la description de la basilique d’Avioth, il ignorait l’existence du tombeau de cet autel. Il n’avait vu que la boiserie qui le dérobait aux regards et le retable magnifique du XVI° siècle qui le décorait. Sans doute ce retable est un chef-d’oeuvre de sculpture sur bois, richement décoré d’un groupe représentant l’Assomption de 1a Vierge, d’un emblème symbolisant la Très Sainte Trinité, et de deux belles statuettes d’évêques. Sans doute il nous faut admirer et ses colonnettes entourées de riches guirlandes en relief et ses chapiteaux délicats et les traces de ses dorures d’un fini parfait. Mais enfin là n’était pas sa place. Il masque en effet un croisillon en pierre qu’on regrette de ne plus apercevoir et son style dépare la sévérité architecturale du sanctuaire.
Aussi nous nous doutions qu’il devait se trouver, derrière ces boiseries, un autel antique ; et quand, il y a quelques années, nous avons enlevé les boiseries qui masquaient l’autel, nous avons été émerveillé. Car à nos regards apparaissait tout à coup l’autel primitif de la basilique; et nous avons remercié Notre-Dame d’Avioth de l’avoir caché et soustrait ainsi à des mutilations qu’il aurait nécessairement subies pendant les guerres du XVII° siècle et surtout pendant la révolution de 1793.
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Les boiseries et le retable du XVI° siècle ont été enlevés en plusieurs fois.
Les éléments qui habillaient le tombeau de l’autel ont été démontés avant 1875, date de parution du livre de l’abbé Jacquemain (sans doute vers 1870). Le retable a subsisté encore quelques années puis, à la fin du XIX° siècle, sa partie supérieure a été supprimée pour ne laisser qu’un gradin surmonté d’un tabernacle.
L’abbé Jacquemain indique que les boiseries démontées on été entreposées au-dessus de la sacristie… Elles n’y sont plus depuis bien longtemps : ont-elles été volées, vendues, détruites ? Peut-être sont-elles exposées dans un musée ?
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Agrandissement d’une carte postale, éditée par M. Pierrot à Montmédy. coll. Pierre ADNET |
L’autel majeur – le retable – la statue de Notre-Dame – les anges et la statue de sainte Barbe.
(Etat du chœur entre 1870 et 1895 – agrandissement d’une carte postale, éditée par M. Pierrot à Montmédy et qui a circulé en 1901. coll. Pierre ADNET)
Petits édifices historiques recueillis par A. Raguenet architecte à Paris. Mars 1897. |
Vers 1897, il ne reste plus qu’un gradin surmonté d’un tabernacle.
Photographie tirée d’un opuscule réalisé par Edmond Thiriet en 1912. |
Vers 1900, le retable a totalement disparu.
En 1907, le pinacle du dais de la statue de la Vierge du portail ouest est placé au-dessus de la statue de Notre-Dame (il sera enlevé vers 1980).
Une statue du Christ est posée sur la grille du chœur.
Jean CHEVALIER – février 2007