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La petite pièce au pied des escaliers de la tour nord

 

La chambre des coulons ?
L’entrée d’un souterrain ?
Le logement d’un reclus ?
La chambre des possédés ?
Une prison ?
Un charnier ?

 

ce qu’on en dit dans les ouvrages parus sur Avioth… la thèse du chanoine Vigneron.

Louis Schaudel «Histoire d’Avioth et de son église »

 (…) Il ne s’agit donc pas de la pièce au-dessus de la sacristie ; mais alors qu’elle était cette chambre des coulons ? Etait-ce le bas de l’escalier à côté de la sacristie, ou bien s’agit-il de la petite salle, de 2m de long sur 1m20 de large située sous l’escalier de la tour septentrionale ? Cette dernière petite chambre de deux travées, dont les nervures cylindriques s’appuient sur des consoles richement ornementées, aurait, selon Mgr Barbier de Montault, servi au gardien de l’église, ermite ou reclus.

 

E. Biguet « L’Eglise et la Recevresse d’Avioth » Excursion du 31 août 1905

 

IM000976.JPG   (…) Nous ne pouvons pas croire que cette chambre des Coulons était la petite pièce placée dans le bas de la tour du nord et qui prend jour à l’ouest, sur la parvis, par une étroite ouverture. Ce réduit était de trop faible dimension pour renfermer les trésors de l’église. Cette petite pièce voûtée est à deux travées dont les arcs s’appuient sur des consoles sculptées. Dissimulée dans la maçonnerie de la tour, elle servit, croyons nous, de vomitoire à la crypte contiguë de la Chapelle des seigneurs de Breux. Ce n’était pas la demeure d’un gardien, qui eût été mieux logé dans la chambre munie d’une cheminée, située au-dessus de la sacristie.

 

Abbé Adam « Avioth. Histoire de son Pèlerinage – Visite de sa Basilique »

IM000996.JPG 

 

Avant de rentrer dans le temple, remarquez une petite chambre en bas de l’escalier. Elle intrigue bien des personnes. A quoi est-elle destinée ? On peut lui imaginer des destinations fort diverses. Les uns, en vain, y ont vu l’entrée d’un souterrain, d’autres une chambre où l’on enfermait les possédés et les frénétiques, d’autres encore la logette d’une sentinelle destinée à voir ce qui se passait au bas de la tour, quand l’église était assiégée. On peut encore faire de ce réduit une prison destinée aux malandrins qui ne manquaient pas de venir exercer leurs méfaits à Avioth, aux jours de foire ou de pèlerinage. Etait-ce aussi le logement d’un reclus ou d’une recluse, comme on en voyait souvent au Moyen Age, près des églises ? L’imagination peut se donner libre cours, sans trouver rien d’absolument satisfaisant.

 

Images du patrimoine

petite piece tour nord   Dans la première travée du bas-côté Nord s’ouvrent l’escalier des tours et aussi une toute petite pièce dans laquelle on a voulu voir un local où l’on aurait enfermé les frénétiques que l’on amenait à Sainte Ursule, une prison, le logement d’un reclus, toutes hypothèses nullement satisfaisantes. Couverte d’une élégante voûte d’ogives, elle est éclairée par une très petite fenêtre en façade.

 

Le charnier d’Avioth ?

 
Le charnier d’Avioth : On appelle « charnier » l’endroit où l’on dépose les os trouvés dans le cimetière quand on ouvre une tombe pour une nouvelle sépulture.
Notre région semble avoir assez souvent utilisé des charniers situés dans une tour de l’église. Celui d’Arrancy, bâti à côté de la tour de l’église suivant une inscription de 1547 qui l’appelle « chairnier » servait encore il y a quelques années. Une ouverture non vitrée permettait ordinairement d’envoyer au charnier les ossements sans passer par l’église.
A Avioth, sur son vieux registre de 1640 (moins connu que son Bref Recueil) Delhôtel a noté, en surcharge au texte primitif, que l’entretien des charniers doit être assuré par ceux qui sont chargés d’entretenir les tours des clochers. Cette note concerne aussi Avioth où toute l’église est alors à la charge du pèlerinage (on dit de la Fabrique), mais Delhôtel l’ajoute à son vieux registre au temps où il est doyen rural.
Le charnier d’Avioth est situé au bas de la tour nord. Au bas de cette tour, quand on prend l’escalier (le seul qui reste,. celui de la tour sud ayant été amputé de sa base quand on construisit le portail dit de la Vierge) on remarque un emplacement sous l’escalier, éclairé par une fente verticale ouvrant sur l’ouest : cette ouverture n’est pas une archère ; on peut l’appeler « jour, en archère » à cause de sa forme, ce qui est différent d’une meurtrière qu’il n’est pas du tout.
S’il n’y avait que le local pour nous renseigner, on pourrait mettre en doute son utilisation comme « charnier», mais les actes paroissiaux signalent des fabriciens enterrés « près du charnier » (deux inscriptions subsistent à même le mur : deux noms de fabriciens du XVIIIe siècle) tandis que les ermites de Saint-Brice sont enterrés «devant le charnier ».
Voilà précisée l’utilisation, à Avioth, du réduit, situé au bas de l’escalier de la tour nord.
Admirons, au passage, la modestie des clercs d’Avioth : il ne reste aucune tombe connue pour aucun curé d’Avioth, et les aides du curé d’Avioth – fabriciens et ermites – se font normalement enterrer près des ossements anonymes assemblés pêle-mêle dans le « charnier ».

C. Vigneron

 

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CY BAS GIST MESSIRE
PHILIPPE MASSET PRE
TRE FABRICIEN DE LE
GLISE DE N  DAME DA
VIOTH QUI DECEDA
LE NEUF JUIN 1737PRIEZ DIEU
POUR SON
AME…

 

Le charnier ne semble pas être la petite pièce de la tour nord.

 

   Pour l’abbé Vigneron, la petite pièce au bas de la tour Nord est le charnier du cimetière. Comme il le dit lui-même : « S’il n’y avait que le local pour nous renseigner, on pourrait mettre en doute son utilisation comme charnier». Il est vrai que l’épaisseur du mur, l’étroitesse de la fenêtre, l’emplacement, la taille du local et son accès rendent cette destination fort improbable.

Le seul élément dont il dispose pour étayer son argumentation est un acte paroissial signalant que des fabriciens sont enterrés près du charnier.

   Effectivement, ils sont bien enterrés près du charnier qui n’était apparemment pas cette chambre mais qui se trouvait, semble-t-il, contre la façade nord, entre la tourelle renfermant l’escalier du clocher et le contrefort.

   Ce charnier existait encore en 1835. En effet, un devis du 13 octobre 1835 traite « des divers ouvrages à exécuter à l’église monumentale de la commune d’Avioth » et désigne « la croisée de la tour au nord à gauche de la tourelle au dessus du charnier ».

Deux corbeaux destinés à supporter  une toiture en appentis sont encore bien visibles à cet endroit et des traces sur le mur prouvent qu’il existait bien une construction.

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Il semble donc que le charnier d’Avioth était placé dans le cimetière et en dehors de l’église.

 

                                                           J. Chevalier – février 2006

 

 entete devis 1835

devis charnier


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