Recevresse
n ne peut parler d’Avioth sans évoquer ce mystérieux petit monument placé en avant de la façade sud de l’église. Unique en son genre il a intrigué les archéologues du XIXe siècle qui ont vu pour les uns « une chapelle sépulcrale », pour les autres « une lanterne des morts » (Viollet-le-Duc pour cette dernière hypothèse).
|
|
Gravure du 19 ème siècle
|
L’abbé Delhotel en parle en ces termes : « Le jour de la fête de la décolation de saint Jean, chacun an, tous les villages voisins avaient coutume par un zèle de charité, d’amener une charretée de blé en aumône, au profit de Notre-Dame d’Avioth, collecté de maison en maison […]. Et se faisait aussi aumône d’animaux, de deniers, de linges, cires, torches […] et cierges que le monde offrait en oblation devant l’image de Notre-Dame hors l’église que nous disions encore la Recepvresse où il y a une structure en façon de pyramide, la plus belle et la plus rare et magnifiquement bâtie qui se puisse rencontrer dans toute la province. »
|
|
Aujourd’hui, l’hypothèse la plus répandue y voit une construction qui daterait vraisemblablement du XVe siècle et dont le but premier aurait été de servir de tribunal.
Ceci dit, l’abbé Delhotel ne fait aucune allusion à cette fonction juridique et administrative. Il nous explique, en revanche, l’origine du mot « Recevresse » : il s’agirait du nom porté par la statue de la Vierge qui trônait à l’intérieur. Sa fonction était avant tout de « recevoir » à proprement parler les offrandes des nombreux pèlerins. Ce monument aurait donc changé de fonction au cours de temps, passant d’une utilisation administrative et judiciaire à une destination religieuse.
|
Moulage de la Recevresse au musée des monuments français à Paris
Pour en savoir davantage :
Abbé ROZET (Y.) – » Comprendre AVIOTH « , 2000.
Un monument prestigieux : La Recevresse d’AVIOTH
article du Dr LAUFER, paru en 1972 et traduit par l’abbé Henri CHEVALIER