« Vers tous les idéals, j’ai tenté de marcher ! »
onsieur l’abbé Raymond Sommesous a été ordonné prêtre à Châlons (alors Châlons-sur-Marne) le 13 juillet 1936. En 2006 il a pu célébrer ses 70 ans de sacerdoce. A l’occasion de son jubilé d’or, en 1986, il a commencé à mettre par écrit des souvenirs validés 10 ans plus tard.
Ceux qui le connaissent retrouveront dans ces pages sa foi, son amour de l’Eucharistie et de la liturgie, son humour aussi et quelquefois des traits acerbes qu’il sait lancer.
Nous connaissons les événement de l’Histoire que sa vie a traversés : deux guerres mondiales, un concile. Nous découvrons comment Raymond Sommesous les a vécus : un frère aîné mobilisé en 1914, sa propre mobilisation en 1939. Mais la guerre de 1939-1945 est aussi celle qui a laissé ruiné les villages qui lui sont confiés quand il revient curé d’Inor en 1945. Quant au Concile Vatican II, s’il a bousculé l’Eglise catholique, il a suscité des réactions contrastées chez l’abbé Sommesous : tout au long des pages, alternent fines analyses et jugements sommaires.
Mais l’essentiel n’est pas le débat d’idées. Il est dans les multiples confidences qui révèlent un coeur d’homme et une âme de prêtre. « Une soif de feu comme Dieu seul peut en allumer dans une créature », il pensait pouvoir l’étancher dans la vie monastique : il a dû la porter dans ce ministère de curé qui a été le sien pendant 57 ans sans qu’il l’ait désiré ! Il parle des blessures, des cicatrices, des propos qu’il a « mal digérés ». Mais, même lorsqu’il s’inquiète devant la faiblesse de la relève sacerdotale, il ne perd confiance ni en l’Eglise, ni en l’Esprit Saint « qui s’y retrouvera certainement ».
Des familiers, des amis traversent ces pages : Madeleine Poulain, aide au prêtre, catéchiste, organiste y est présente. On ne saurait oublier ces compagnons « inférieurs » que sont les chiens et les chats.
Et bien sûr il est question d’Avioth et de Notre-Dame d’Avioth près de laquelle l’abbé Sommesous a vécu 35 ans de sa vie. Ce sont les paroissiens d’Avioth qui ont permis d’édition de ces pages en témoignage de reconnaissance envers celui qui reste pour eux «Monsieur le curé ». Qu’ils en soient remerciés.
Que soit surtout remercié celui qui dans ces pages nous associe à ses joies, à ses amertumes, à son action de grâce. Qu’il soit remercié pour avoir, par toute sa vie dont ces pages sont l’écho, rendu un beau témoignage au Dieu d’amour, au Bon Pasteur et à Notre-Dame.
En la fête de Notre-Dame du Mont Carmel,
Le 16 juillet 2006.
François MAUPU Evêque de Verdun
Date de parution: mars-avril 2007.