ette petite chapelle ainsi appelée parce que les pèlerins y déposaient leurs offrandes en nature, pour l’entretien et l’embellissement de l’église est présentement l’objet d’un travail extraordinaire exécuté par les ouvriers parisiens du ministère des Beaux-Arts.
Ils en font le moulage complet, afin d’en élever une exacte reproduction à Paris, au musée du Trocadéro1. Et comme les salles de ce palais ne sont pas assez élevées pour remiser ce chef-d’oeuvre on lui fera un local particulier.
Aussi, M. E. Pouzadoux qui dirige le travail des mouleurs et qui a parcouru la France pour l’exécution des moulages dit n’avoir rien vu de plus beau. C’est aussi le jugement de l’inspecteur général des monuments historiques. Un des plus savants archéologues de Belgique, professeur à l’Université de Louvain, disait, l’année dernière, après l’avoir visitée : « A elle seule, elle mérite les fatigues et la dépense d’un long voyage. »
Les lourdes chaînes de fer que l’on voit encore suspendues au-dessus de la Madone rappellent le souvenir des quêtes que le curé d’Avioth faisait autrefois pour le rachat des captifs en Barbarie. Ces malheureux rachetés par les offrandes de Notre-Dame d’Avioth déposaient en ex voto l’image des chaînes qu’ils avaient portées comme esclaves sur des plages lointaines. Notre-Dame de la Recepvresse était la dame de la Délivrance et de la Merci : elle le sera toujours.
Semaine religieuse du 30 juillet 1898.
1 Aujourd’hui palais de Chaillot.
2 Le mot « Recevresse » est ici écrit dans sa forme ancienne : « Recepvresse »