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La quinzième statue

 
qui est-elle ?

 

Aux piliers d’Avioth sont fixées quatorze statues de pierre polychrome représentant les douze apôtres et, en tête, le Christ-Roi et la Vierge.

 Il existe une quinzième statue, actuellement reléguée à l’étage de la sacristie.

On ne sait qui elle est mais on sait qu’elle a souvent changé de place.

Où était-elle à l’origine… ?

Schaudel l’a vue, en 1903,reléguée au fond du collatéral droit, sous la tour méridionale en ajoutant en note : « Cette statue ainsi abandonnée à la curiosité de tous et aussi, hélas, à la malveillance de quelques-uns, est aujourd’hui fort mutilée »

Otmann, en 1859, la signale, sans lui donner de place, mais elle était à une place qui lui permettait de voir et de décrire l’écusson qui se trouve sous les pieds de la statue.

En 1969, Sylvain Didier, habitant Breux, qui avait bien connu Avioth pendant son enfance, écrivait au curé d’Avioth : « Dans la salle du premier étage (de la sacristie) gît une statue polychromée : elle a été montée à cet endroit en 1908. Avant, je l’ai vue posée sur le pavé, appuyée dans l’angle formé par le pilier et le meneau porte gond de la grande porte du portail ouest » (Lettre du 4 décembre 1969).

 

  statue 15 Qui est cette statue ?

Otmann a vu Sainte Marguerite.

Jeantin : Sainte Jeanne de France ou de Valois,

Schaudel : Saint Jean l’Evangéliste,

Le Chanoine Vigneron : l’apôtre Saint Mathias,
Mme Collin-Roset : Une Vierge de l’Annonciation …
Photographie : Images du patrimoine

Quoi qu’il en soit, cette  statue revêt un intérêt particulier : sous les pieds était sculpté un écusson qui portait : « DE FRANCE » c’est-à-dire : «  D’AZUR AUX TROIS FLEURS DE LYS D’OR  AVEC UN LAMBEL D’ARGENT EN CHEF ». Ottman et Schaudel ont vu cet écusson qui était celui de la branche « VALOIS – ORLEANS ».

On sait que Louis d’Orléans, frère de Charles VI, a gouverné le Luxembourg de 1402 à 1407, date de son assassinat.

Il eut donc l’occasion de venir à ce titre à Avioth et à ces occasions de faire don des statues des piliers à l’église d’Avioth.

«Dans ces conditions, et si l’on tient compte de la générosité de Louis d’Orléans à l’égard des établissements religieux, il paraît tout naturel de trouver trace de sa munificence dans l’église d’Avioth, située dans le ressort de son gouvernement. C’est lui, très probablement, qui fit ajouter les statues des piliers et du Choeur, par imitation peut-être de ce motif de décoration adopté dans la Sainte Chapelle de Paris et mieux encore, de celui signalé dans l’une des deux chapelles qui existaient dans l’enceinte de l’Hôtel Saint Paul où Louis d’Orléans fut élevé avec son frère Charles VI. Nous savons, en effet, que la plus grande de ces chapelles était ornée de douze statues des Apôtres, en pierre, peintes en or, azur et vermillon par François d’Orléans ». (Louis Schaudel)

Il semble que Louis d’Orléans avait une prédilection pour Saint Jean l’Evangéliste…

Mais on ne sait pas encore dire l’identité de cette statue.. Il est cependant question de lui redonner une place dans l’église.

Cette statue est inscrite à l’inventaire des objets classés depuis le 13 février 1995.

                                                         

Abbé R. Sommesous

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Si M. Ottmann a vu le culot de la statue c’est qu’elle était encore fixée en hauteur en 1859 (date de parution de son livre), à sa place d’origine. Elle a été déposée lors de la construction de l’actuelle tribune d’orgues en 1867. L’abbé Jacquemain, dans son livre paru en 1875 mais sans doute commencé avant 1867,  déclare être « attristé par le déplorable badigeon qui dénature les quinze statues attachées aux piliers de la grande nef ». La statue est d’ailleurs bien visible sur la coupe ci-dessous, montrant l’ancienne tribune de 1714.

                                                                           J. Chevalier

 

 tableau felicien jacques nef vue du choeur  coupe de l'eglise avant 1867 detouree
tableau de Félicien Jacques vers1900
(Musée Gaumais)
In « Petits édifices historiques recueillis par A. Raguenet, architecte à Paris »

 


Que dit l’Abbé Vigneron ?


En mai 1979 est publiée une identification, par l’abbé Constant Vigneron, des 15 statues des piliers de la nef, réalisée pour la commission régionale d’inventaire de Lorraine.
Pour lui, la quinzième statue est celle de Saint Mathias.


En dessous des piliers qui portent Jacques le jeune et Nathanael, deux piliers identiques auraient pu recevoir deux autres statues avant qu’on ait bâti en 1867 la nouvelle tribune, plus haute que celle de 1717, et refait les piliers qui la portent.


Au moment de ces travaux, une seule statue a été descendue de son pilier – probablement de celui que nous appelons le 15e, plus visible en entrant – et posée sur le sol. On la retrouve sous la tour du sud, puis entre les deux tours, contre le trumeau du grand portail, puis un peu plus au nord, toujours dressée sans attache, et mutilée probablement lors d’une chute : bras droit disparu, cou brisé, nez écrasé. Cette statue, prise tantôt pour une femme (Jeantin, dans Ottmann, p. 38 et 39, et Jacquemain, p. 98), tantôt pour un homme (Schaudel, p. 197) est enfin reléguée en 1908 là où elle est encore, à l’étage de la sacristie (ancienne salle des archives). Quant à l’écu des de Valois gravé sur son socle, personne n’en parle plus.


Un sculpteur, logé chez Lambert, emporte alors la tête au presbytère, en taille une copie en pierre qu’il féminise davantage en la coiffant d’un bandeau ; ensuite la tète authentique est reportée à la sacristie et la copie neuve se promène, Dieu sait où, quand, vers 1953, elle revient à Avioth où on la range précieusement comme un reste de statue de la Ste Vierge (comme un trésor) ! Quand on ne sait rien, les conjectures foisonnent. (Ici l’abbé Vigneron commet une erreur, la tête de statue est bien celle de la Vierge Recevresse, taillée dans du bois de 1350)


Revenons à la 15e statue des piliers : il nous reste un nom à lui donner, celui de Mathias, élu après l’Ascension par les fidèles de Jérusalem pour prendre la place perdue par Judas le traître. II n’est pas surprenant que les sculpteurs l’aient gardé pour la 15e place : au canon de la messe, il n’est pas cité avec les douze, mais avec une deuxième liste de saints ; au calendrier, il est admis tardivement, et logé à la fin du petit mois de février, qui achevait l’ancienne année romaine : à défaut de l’attribut brisé avec sa main droite, c’est déjà un indice. Il reste cependant un attribut : dans sa main gauche (une vraie main d’homme) il porte le livre, attribut des Apôtres ; et un fait : les apocryphes le disaient « de naissance illustre » et c’est pourquoi les sculpteurs d’Avioth lui ont donné cet air distingué (barbe rasée, cheveux bien coiffés) qui l’ont parfois fait prendre pour une femme.

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Saint Mathias ? Saint Jean ? Jeanne de Boubon ?


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