L’APOTHEOSE DU COURONNEMENT
Les 15 et 16 juillet 1934, furent des jours de grandes fêtes à Avioth : c’était le couronnement de Notre-Dame.
Les fêtes étaient placées sous la Présidence d’Honneur du Cardinal LEPISIER, en fonction alors à Rome.
Elles eurent lieu en présence de sept évêques, de nombreux prélats et d’un nombreux clergé.
Une foule immense de pèlerins participèrent à ces journées : on en compta 20 000 le dimanche et 12 000 le lundi 16, Fête de Notre-Dame.
Le village s’était transformé pour la circonstance : des arcs de triomphe monumentaux enjambaient les rues, des banderoles, des bannières et des fleurs ornaient les maisons.
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Un autel avait été dressé sur la place devant la Mairie.
La grande journée fut celle du 15 juillet.
A 10h30, la Messe pontificale fut célébrée par Monseigneur CHOLLET, qui bénit les couronnes au cours de l’office.
Après la Messe, Mgr GINISTY, lut la supplique envoyée à Rome et demandant le couronnement. Le Pape Pie XI l’avait accordé et répondu par une lettre de son Secrétaire, le cardinal PACELLI, futur Pie XII.
A 15h00, la Vierge portée par quatre prêtres revêtus de dalmatiques bleu et blanc, quitta l’église. Les couronnes étaient portées par deux prêtres sur des coussins de soie bleus.
Un très jeune suisse de treize ans ouvrait la marche, suivi d’une longue théorie d’enfants de Chœur et de prêtres. Le cortège gagna la place de l’autel.
Après le chant des Vêpres, le Chanoine DION, Vicaire Général de Verdun lut la lettre du cardinal PACELLI au nom de Pie XI, autorisant le couronnement.
Le révérend Père GILLET, originaire de Louppy sur Loison, Maître Général des Dominicains, donna le sermon.
Puis, au milieu des chants et des acclamations, Monseigneur GINISTY, couronna la Vierge et l’enfant Jésus.
Le cortège, précédé des fanfares de Meix devant Virton et de Gérouville, parcourut les rues du village, tandis que les cloches sonnaient à toute volée.
Le lendemain, 16 juillet, jour traditionnel de Pèlerinage, la Messe pontificale et la Procession de ce jour, furent présidées par l’Archevêque de Reims, Monseigneur SUHARD.
Le sermon du jour fut donné par le R.P. DANDRIMONT, Dominicain, originaire de Thonne-la-Long.
L’abbé ADAM, curé de Thonne-le-Thil, et historien de Notre-Dame avait composé pour ce jour deux cantiques, dont voici les refrains :
Vierge, reçois ce diadème,
Car du vermeil de cet emblême,
Nous avons mêlé tant d’amour
L’amour qui d’humble aumônage
Bâtit ce temple aux anciens âges :
Pour toi, Reine du Luxembourg
Avec l’or de cette couronne,
Nous t’offrons, Vierge, notre cœur :
Belges, Français, tous te le donnent :
Sois leur Reine, fais leur bonheur.
Les couronnes avaient été confectionnées avec les bijoux collectés parmi les paroissiens d’Avioth et tous les amis de Notre-Dame, par le célèbre orfèvre de Paris, M. BRUNET.
Nous n’avons pu découvrir le prix de ce travail : on a su seulement que les couronnes avaient été offertes par la Baronne d’HUARD, de Fresnois.
Elle avait également offert les vêtements de ce jour, pour Notre Dame et son Enfant : une robe en velours de soie, brodée d’or, un manteau bleu garni de roses et un voile de tulle fin. Cette parure habille aujourd’hui le moulage de Notre-Dame d’Avioth.
A la fin de la journée, Monseigneur GINISTY remercia chaleureusement tous les artisans et les participants de ces deux journées. Il termina par une prière à Notre-Dame, dont on trouvera ci-après quelques extraits.
N. B. – C’est dans la supplique adressée à Rome qu’il est fait allusion à la Confrérie du Rosaire, érigée à Avioth, depuis le 21 février 1679.
D’après le Journal de Montmédy du 21 juillet 1934.
Abbé R. SOMMESOUS
PRIERE A NOTRE DAME D’AVIOTH.
De Monseigneur GINISTY
A la fin de son discours de remerciement, le soir du 16 juillet 1934.
« O Notre Dame d’Avioth – souveraine du Luxembourg, de la Belgique et de la France – reine et protectrice de ces Royaumes – nous vous avons couronnée solennellement – nous vous avons honorée, exaltée, priée avec ferveur pendant ces deux journées inoubliables…
O Notre Dame d’Avioth, placée en sentinelle vigilante, au bord de la Meuse et de la Lorraine – écartez de nous le fléau de la guerre – et comme Notre-Dame des clés à Verdun – comme Notre Dame de Verdun à la cathédrale, comme Notre-Dame de Benoîte-Vaux – comme Notre-Dame du Guet à Bar-le-Duc – comme Notre-Dame de Ligny, soyez notre protectrice au moment du danger…
O Notre-Dame, gardez la foi aux baptisés – l’amour de Jésus-Christ au coeur de la jeunesse – faites-y lever une légion de prêtres, d’apôtres et de Saints.
Bénissez les familles – donnez-leur la fidélité – l’amour réciproque – le sentiment du devoir et de la générosité ; multipliez dans les foyers les enfants et les élus, en formant en eux des fils soumis de l’Eglise – et des citoyens fidèles et dévoués à leur Patrie, dans la Justice – la Charité et la Paix ».