Un beau reportage :
https://drive.google.com/file/d/1yCqL9rIlljpif-N5PHVJwf_8OtX2TeAA/view?usp=drive_web
‘abbé Delhotel a consacré une grande partie de son ouvrage à décrire les caractéristiques du pèlerinage d’Avioth et c’est grâce à son témoignage que nous connaissons aujourd’hui la nature des pèlerins qui fréquentaient le lieu, ainsi que leurs motivations.
Il semblerait que dès les origines du pèlerinage, Notre-Dame d’Avioth ait été invoquée sous le vocable de « Patronne des Causes désespérées ». Ainsi, les grands malades, en particulier les lépreux, étaient très nombreux à venir prier pour implorer la guérison dès le Moyen Age. Des malades mentaux étaient également conduits auprès de Notre-Dame afin d’être libérés de leurs troubles. Ils étaient logés dans une chambre contiguë à l’église où se trouvait un grand madrier où les personnes étaient attachées. La vierge devait les apaiser et les guérir.
Dans son Bref Recueil, le généreux prêtre multiplie les exemples de miraculés, qui par la grâce de Notre Dame d’Avioth ont pu être sauvés soit de la maladie, soit d’un accident, etc. De même, les anciens prisonniers se rendaient dans le sanctuaire afin de remercier et de rendre grâce en déposant dans la Recevresse leur paire de menottes. Notre-Dame d’Avioth avait exaucé leurs prières en leur rendant la liberté !
L’abbé Delhotel relate aussi dans ses écrits le recours à une pratique assez particulière : Le baptême des enfants mort-nés. C’est sans doute grâce à cette pratique qu’est due la réputation du pèlerinage. Les gens venaient de 60 kilomètres à la ronde pour présenter leur enfant. La coutume voulait que les enfants morts avant d’avoir pu recevoir le sacrement du baptême, et donc de laissez-passer pour le paradis, soient exposés au pied de la statue de Notre Dame d’Avioth durant quelques heures. Ce laps de temps était utile pour voir apparaître des « signes de vie ».
Parfois, ces signes tant attendus apparaissaient sous forme de mouvements de veines et de membres, rougeurs, sensations de chaleur, effusions de sang, d’eau et de sueur. Alors, le prêtre pouvait baptiser l’enfant – qui, suite à ces manifestations, devenait complètement inerte – avant de l’inhumer à l’est de l’église. Interprétées d’abord comme miraculeuses, nous savons aujourd’hui que ces manifestations attribuées à la vie sont en réalité des signes de mort. L’abbé Delhotel n’est pas le premier prêtre à avoir baptisé des enfants mort-nés, il fait en effet remonter cette pratique au tout début du pèlerinage. Entre 1625 et 1673, l’abbé Delhotel baptisa 135 enfants soit une moyenne de 12 enfants par an. Ces sacrements étaient consignés sur le registre paroissial. En 1786, le vicaire général de Trèves condamna cette pratique et menaça de suspendre tout curé qui autoriserait cet usage. Nous ne savons pas si cette pratique a perduré après cette année, cependant, il n’en est plus question dans les registres.
Aujourd’hui…
Le pèlerinage séculaire de Notre-Dame se poursuit encore de nos jours. Chaque année, tous les 16 juillet, de nombreux Lorrains, Belges et Luxembourgeois sont nombreux à venir prier et participer à la procession. À ce titre, en 1993, le pape Jean-Paul II a reconnu l’importance du pèlerinage en accordant à l’église le titre de basilique.
Procession du 16 juillet